La révolte du pronétariat

Le texte « La révolte du pronétariat » de Joel De Rosney illustre la lutte présente entre les pronétaires et les infocapitalistes. Il définit les pronétaires comme étant des gens qui produisent et vendent du contenu numérique, mais qui ne sont pas propriétaires de cette information. Il définit les infocapitalistes comme étant les détenteurs de création, de production et de diffusion informationnelle. [1] La cause de cette guerre est l’apparition des médias de masse qui sont les nouveaux modes massifs et distribués d’expression pronétaire. Les citoyens viennent donc concurrencer les infocapitalistes par leurs « productions et collaborations massives d’information »[2] basée sur les médias de masse. Les citoyens sont en train de produire une démocratie de la communication, ce qui vient révolutionner le système actuel. L’auteur vient expliquer cette problématique par les différents changements qu’internet apporte à la société. Les mass médias perdent du pouvoir, l’économie se voit complétement changée et une nouvelle lutte de classes sociales caractérise ces différents changements apportés par la montée des pronétaires.

Les mass média versus internet

 

L’auteur vient premièrement montrer à quel point Internet se trouve au cœur d’une nouvelle société informationnelle causant le déclin des mass médias. L’interconnexion, l’intercommutabilité ainsi que l’infomobilité qu’offre internet viennent expliquer sa popularité croissante. Internet et ses multiples programmes et applications sont à la base de la montée du pronétariat. Le faible coût du contenu pronétaire,  vient expliquer cette concurrence accrue qui règne entre les médias traditionnels et internet. Plusieurs autres facteurs mènent à une concurrence croissante. Premièrement, les multimédias sont en plein essor sur les réseaux internet. Les gens sont maintenant en mesure de regarder la télévision, d’écouter la radio, de parler au téléphone via Skype ou encore de lire le journal et des livres sur internet. Cette possibilité offre plus de liberté aux consommateurs et permet la personnalisation du contenu. Deuxièmement, internet donne un nouveau souffle à différents journalistes amateurs. Internet permet ainsi aux citoyens de ne plus seulement consommer de l’information, mais bien de la produire et de la partager. Par exemple, les blogs permettent à la population de s‘exprimer. Les pronétaires sont donc en mesure de donner une différente facette de la réalité diffusée dans les médias. Troisièmement, internet permet aux citoyens de contribuer à l’enrichissement de la population. En effet, des sites internet comme Wikipédia sont basés sur la collectivité de différents auteurs. Les sources ne sont donc plus seulement fournies par les médias, mais également par les citoyens. C’est par la participation des citoyens dans le processus de production et de partage d’information par l’entremise des médias de masse, que les pronétaires prennent de l’expansion et que les mass médias vivent une perte de pouvoir.

Une société en changement

L’auteur vient aussi proposer les changements qu’internet cause dans la société socialement et économiquement parlant. En premier lieu, la gestion de l’économie se fait différemment avec la montée des pronétaires. . Cette nouvelle économie est associée à la gratuité des échanges et aux biens communs. L’économie basée auparavant sur la gestion de la  rareté se retrouve au contraire basée sur la gestion de l’abondance. Ce que l’auteur entend par une économie de l’abondance, c’est un système où  le nombre innombrable de sources présentent sur internet dominent. Cette notion d’abondance vient par contre inverser l’effet de rareté. Les gens viennent à avoir peur de la rareté. Les citoyens ont peur de manquer ce dont ils ont besoin, car ils ont l’habitude d’avoir une multitude de choix. Selon l’auteur, le trop grand nombre de sources présentent en ligne cause une rareté concernant leur fiabilité. En effet, il peut être difficile pour un internaute de cerner les sources fiables. Bref, l’économie informationnelle est basée sur la gratuité, l’interconnexion, la collectivité et les biens communs, mais apporte un problème qu’en a l’inédit et la fiabilité de ces différentes sources.

En plus de transformer la sphère économique, l’avancement numérique mène à des changements sociaux. Grâce aux nouvelles applications qu’offre internet, la notion d’espace et de temps se voit complètement transformée. Les gens sont maintenant capables de suivre en ligne le développement de la criminalité ou encore de suivre le déroulement du trafic en direct. De plus, les pouvoirs publics peuvent promouvoir activement une prise de conscience citoyenne. Par exemple, les internautes sont en mesure de se renseigner et de partager leur opinion politique. La montée pronétaire apporte donc plusieurs changements dans différentes sphères de la société, créant des conflits avec les infocapitalistes qui voient leur pouvoir leur clisser ente les doigts.

La lutte de nouvelles classes sociales

L’évolution technologie vient complètement changer le fonctionnement de la société, ce qui cré des frictions avec les détenteurs de pouvoir. Premièrement, le téléchargement illégal de contenu musical amène un problème éthique. Les internautes ne respectent pas les droits d’auteurs ni les normes de copyring, ce qui contrarie les infocapitalistes. De plus, l’organisation hiérarchique de la société se voit en danger. Le modèle de réseau informatique pair-à-pair décentralise le pouvoir hiérarchique. Ce ne sont pas les citoyens haut placés qui dirigent dans ce système informatique, mais tous les internautes qui partagent l’information à parts égales. La société démocratique traditionnelle qui se caractérise par le règne du haut de la pyramide est en déclin sur les réseaux informatiques. La montée des médias de masse laisse l’espoir d’équilibrer la société par la corégulation et la collaboration qu’elle offre aux internautes. En conclusion, l’auteur voulait monter la façon dont les médias de masse et ces utilisateurs tentent de construire une démocratie communicationnelle, ce qu’il appelle « la révolte du pronétariat ». Cette révolte pronétaire passe par la concurrence qu’elle apporte aux mass médias, aux changements économiques et sociaux qu’elle crée dans la société ainsi qu’une lutte qu’elle installe avec les détenteurs d’information.

 

Critique

La lecture de « La révolte du pronétariat » a apporté énormément à ma connaissance générale, mais je garde quelques critiques à son intention. Premièrement, le texte de Joel De Rosney explique la montée des médias de masse d’un point de vue objectif et optimiste. Parmi ses multiples arguments, l’auteur tente de montrer l’évolution d’une société informationnelle de manière constructive. Je crois qu’en passant son message de façon neutre, comme il le fait, il est plus facile d’adopter notre propre point de vue face à la problématique. Deuxièmement, l’auteur utilise une chronologie adéquate pour structurer son texte. Il passe par la définition de concepts généraux, à la définition d’internet et termine par les conséquences qu’a ce médium sur la société. Cette suite chronologique facilite donc la lecture et l’apprentissage du contenu. Je crois que l’information donnée dans le texte peut autant servir de connaissances générales, mais peut aussi permettre aux lecteurs de s’informer sur l’impact qu’a internet sur la société. De plus, le  contenu ainsi que les thèmes abordés par l’auteur sont d’actualité et directement liés avec la matière du cours. J’ai été en mesure de mieux comprendre la matière vue en classe. L’auteur touche plusieurs des thèmes vus en classe tels que le médium algorithmique, l’intelligence collective, la question de vie privée ou encore les différentes licences présentent sur internet. J’ai donc été en mesure d’ajouter l’information donnée dans le livre à celle en classe pour approfondir ma connaissance face à ces différents sujets. Le sujet du livre permet aussi une prise de conscience sur le développement d’une société informationnelle. Le texte permet de prendre position face à cette problématique, ce qui m’a sensibilisée face à son existence. Les lecteurs sont en mesure de comprendre s’il préfère une société démocratique, guidée par des dirigeants ou encore une société ou la collaboration est prônée. En somme, je crois que dans l’ensemble, le contenu du livre traite d’un sujet d’actualité et m’a permis de comprendre les différents impacts reliés à la montée d’internet.

Je garde par contre quelques réserves face à la manière dont le livre est séparé ainsi que certains termes utilisés par l’auteur. En premier lieu, outre la division chronologique du livre, la redondance de certains thèmes peut nuire à la compréhension de l’œuvre. Par exemple, le thème de l’économie revient dans plusieurs chapitres, ce qui m’a laissée perplexe face à l’idée principale qui lui est rattachée. En effet, les notions principales traitées sont tellement éparpillées dans l’œuvre qu’il est difficile d’en faire une curation efficace. De plus, l’auteur se contredit à plusieurs reprises dans le texte. Par exemple, il énonce «La télé classique est morte, vive la télé du futur!»[3], puis quelques lignes plus tard il affirme que la télévision traditionnelle et la télévision du futur sont complémentaires. Ce biais vient confondre le lecteur et le laisse perplexe. De plus, l’auteur n’énonce qu’une seule fois le médium algorithmique, ce qui a attiré mon attention. Dans l’ensemble de son oeuvre, il tend davantage à utiliser le terme numérique, ce qui incite sur le digital. Je crois que le terme algorithmique aurait été plus pertinent pour expliquer la thèse du texte. Je crois aussi qu’il aurait été de mise d’accorder davantage d’importance au medium algorithmique. L’auteur aurait dû s’attarder sur sa définition ainsi que sur sa place dans les réseaux informatiques, car la nouvelle société basée sur la collaboration et la production massive d’information ne repose pas que sur le numérique. J’ai aussi trouvé que l’auteur utilisait beaucoup trop d’exemples pour couvrir un concept. Il m’était difficile de comprendre un concept en devant lire deux pages de différents exemples le définissant. De plus, l’auteur s’attardait à certains petits détails qui n’étaient pas nécessaires d’expliquer pour comprendre la problématique du livre. Par exemple, définir la fonction de google map, de yahoo web 2.0 pour démontrer leurs différents avantages pour les citoyens me semblait inutile. L’utilisation d’un trop grand nombre d’exemples ainsi que leurs longueurs interminables est une nuisance à la lecture active du texte. En conclusion, certains facteurs ont fait que je suis partagée face au contenu du texte. Le texte comportait des longueurs, des contradictions et ne vient pas complètement expliquer le médium algorithmique, mais son contenu reste excessivement intéressant

[1] DE ROSNEY Joel, « La révolte du pronétariat », 2006, page 12.

[2] Ibid, page 13.

[3]  Ibid, Page 67

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